Avant cette édition du Challenge, je m'étais dit : "Relater les traits enfantins, quand bien même charmants, glanés au hasard des allées du challenge scolaire, ça suffit, il serait juste d'aller discuter avec les parents pour avoir un reportage, pour une fois sérieux et bien cadré, sur leur vision du monde des échecs par exemple". Sauf que ... des (bonnes) intentions à la (dure) réalité, il y a souvent un gouffre. Adonc, en cette journée de Challenge scolaire, avec 111 enfants dans la salle et un peu moins d'arbitres que d'autres fois, impossible d'être au four et au moulin. Les arbitres ont été parfois légèrement débordés par le nombre de petites mains tendues vers le ciel simultanément aux 4 coins de la salle, qui attendaient, plein d'espérance, la parole de Vérité et de Justice de l'Arbitre. Bref, je n'ai pas eu une minute pour discuter avec les parents, portant nombreux, de leur vision du monde des échecs. Ce sera, je l'espère, pour une prochaine fois.
Ma tâche d'arbitrage ne m'a toutefois pas empêchée de laisser traîner mes oreilles dans les rangs et voici donc le florilège de cette après midi.
En premier lieu, la palme de l'originalité revient aux joueurs de la partie suivante:
Demande des intéressés à l'arbitre appelée : "On vient de s'apercevoir que ça fait plusieurs coups qu'il y a deux fous de couleur noire sur les cases noires. Qu'est-ce qu'on fait ?". La partie ayant déjà plus de 10 coups, les deux adversaires ont continué avec cette curiosité échiquéenne.
Ensuite, le désarroi le plus total: l'arbitre est appelée pour une pendule folle, clignotant frénétiquement "00" et rien d'autres, en plein milieu de partie. Quelques manipulations permettent de retrouver deux temps qui semblent raisonnables et au moment de relancer la partie, les deux joueurs s'écrient en cœur : "euh.... c'est à qui de jouer ?".
Troisièmement, le constat le plus flegmatique : Joueur n°1: "Ça y est, tu es échecs et mat !". Joueur n°2 : "Ah, oui ! J'ai même pas fait exprès!".
Il a aussi fallu expliquer que oui, on était tout de même obligé de démarrer la pendule mais que non, les joueurs ne mettaient pas la pendule du coté qui les arrangeait eux, et que c'était l'arbitre principale (Claire Pernoud) qui imposait la place de la pendule.
Pour finir, on appelle l'arbitre pour une partie qui ne semble pas présenter de coup illégal mais seulement une très grosse disparité de matériel entre les deux joueurs, les blancs ayant tout de même une dame de moins dans une fin de partie assez dégagée. Encore plus fort, sur l'échiquier d'à coté, les blancs disposent de deux dames contre zéro chez les noirs, et semblent bien partis pour réaliser le "mat de l'escalier" et n'ont aucun problème d'arbitrage. Explication : "On m'a racketté ma Dame pour la promotion du pion d'à coté. Je fais quoi ?".
Ce fut donc une journée réussie !
Avant quelques photos, les résultats se trouvent :
ici pour les collèges et là pour les écoles
Avant quelques photos, les résultats se trouvent :
ici pour les collèges et là pour les écoles
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